La Cour a estimé peu crédible la version de la victime.
La Cour correctionnelle de La Côte, à Nyon, a rendu son verdict jeudi dans l'affaire qui opposait une prisonnière de la Tuilière à sept de ses gardiens ("La Côte" du 21 novembre). L'ensemble des accusés a été acquitté. La victime devra verser à chacun un franc symbolique au titre de tort moral.
Selon la Cour, " ces gardiens ont tous d'excellents rapports de service. Leurs excellentes relations avec les détenus, leur souci d'humanité ont été relevés, rendant peu crédible la version de la victime" .
Parce qu'elle était hors d'elle, dans un état jugé hystérique, la victime avait été placée en cellule d'isolement. Les enregistrements vidéo montrent les gardiens l'emmener de manière correcte dans les couloirs menant aux cellules d'isolement. Si les enregistrements d'ouverture des portes n'ont pas pu être consultés, c'est parce que le programme écrase les anciennes données et pas parce que celles-ci ont été effacées.
Des versions qui varient
La victime n'a eu de cesse de changer de version au fil de ses auditions. Certaines affirmations ne correspondent pas à la réalité, différents témoins en attestent. Parfois, ses souvenirs disparaissent, puis réapparaissent. " Elle nie avoir jeté son plateau- repas par terre dans sa cellule, alors que trois détenues témoignent du contraire. Certaines affirmations sont même incompatibles avec les faits tels qu'elle les a relatés" , relevait la présidente Anouk Neuenschwander.
Quant aux rapports de la prison de l'Etablissement pénitentiaire d'Hindelbank, où la prévenue purge le solde de sa peine, ils sont particulièrement mauvais. Elle a participé à plusieurs bagarres, se plaint de subir des propos racistes, se prétend souvent victime, imagine des complots et porte des accusations fausses.
Une expertise psychiatrique effectuée lors d'une précédente condamnation fait état de troubles graves de la personnalité avec des traits masochistes. Elle est qualifiée de manipulatrice. Dès qu'une déclaration lui apparaît défavorable, elle modifie ses propos. Concernant les hématomes sur les bras et les jambes, la Cour est arrivée à la conclusion qu'elle avait très bien pu se les infliger elle-même. Une version que n'écartent pas totalement les médecins du Centre romand universitaire de médecine légale, même s'ils privilégient la thèse de l'hétéro-agression, sans avoir eu connaissance de la version des gardiens. Enfin, la Cour peine à croire que des professionnels prennent un tel risque de perdre leur emploi!
L'avocate de la victime, Me Yaël Hayat, a annoncé qu'elle allait faire appel de ce jugement. Ce sera la troisième procédure en appel pour cette affaire qui remonte à 2009.