Trois des quatre Italiens accusés de vol resteront en prison.
L a Cour criminelle de La Côte, à Nyon, a prononcé lundi son verdict à l'encontre de quatre gens du voyage originaires d'Italie qui ont perpétré une cinquantaine de vols dans notre région et en Suisse romande de 2010 à juin 2013, moment de leur arrestation ("La Côte" des 25 et 26 novembre). Les peines vont de 20 mois de prison avec sursis trois ans pour le plus jeune, à quatre ans et demi de prison pour l'homme le plus lourdement condamné. Tous ont déjà effectué 541 jours de prison avant jugement, qui seront déduits de leur peine.
Pour reconnaître la culpabilité de chacun, la Cour s'est basée sur un faisceau d'indices. En effet, aucun des prévenus n'a souhaité s'exprimer et aucun n'a répondu aux questions des enquêteurs. La seule circonstance atténuante que La Cour a retenue est leur bon comportement en prison.
Pour la Justice, il s'agit de professionnels du crime
Grâce à différents matériels génétiques trouvés sur les lieux de leurs exploits et sur des gants ou du matériel de cambriolage découvert derrière l'habitacle central du véhicule qu'ils avaient loué, grâce aussi à des téléphones portables retrouvés en leur possession au moment de leur arrestation et avec lesquels les prévenus n'échangeaient des conversations qu'entre eux exclusivement, la Cour a acquis l'intime conviction que les quatre prévenus étaient bel et bien membres d'une même bande, même si la composition exacte du groupe au moment des différents cambriolages n'a pas pu être établie avec certitude. Le mode opératoire, qui consistait à ne cambrioler que des demeures très luxueuses de l'arc lémanique en s'introduisant dans les logements par le premier étage, démontre aussi que ce sont bien ces quatre malfrats-là qui ont agi et pas d'autres. Enfin, l'utilisation régulière de talkies-walkies et de meule et disqueuse pour ouvrir les coffres-forts prouvent qu'il s'agit de professionnels.
Ainsi, les deux principaux accusés ont été reconnus coupables de vol en bande et par métier, dommages à la propriété qualifié et violation de domicile. L'un d'entre eux, le plus lourdement condamné, est également accusé de faux dans les certificats. La Cour a admis que les deux autres malfrats n'avaient probablement pas participé à l'ensemble des vols. Mais par l'importance du butin dérobé, tout comme pas leur motivation qui est identique à celle de leurs comparses, ils méritent des peines sévères. " Les actes sont graves et les peines doivent être sévères , relevait le premier président Lionel Guignard. Nous ne voulons pas que la Suisse devienne le supermarché du crime. Le nombre de délits et l'importance du butin justifient de telles peines ". Les condamnés devront assumer également chacun une part des frais de justice.