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L'AI, pourvoyeuse d'employeurs

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DSR emploie un jeune rentier de l'AI dans un de ses restaurants.

jlaurent@lacote.ch

"La réinsertion professionnelle de personnes au bénéfice de l'AI fait partie des missions sociales du groupe DSR" , affirme Christos Dimitriou, directeur des ressources humaines. Une philosophie d'entreprise qui repose sur les fondements de la société, active dans la restauration de collectivité (lire encadré). Actuellement, le groupe DSR emploie trois jeunes rentiers de l'AI: Bertil Rossier est l'un d'eux. Le jeune Nyonnais de 22 ans travaille depuis mars 2012 en tant qu'aide de cuisine dans le restaurant du site de l'Agroscope à Changins. "Cela se passe bien. Bertil est ponctuel, souriant, très volontaire", relève Yoann Morardet, responsable du restaurant. "Je me sens très bien ici, et je m'y suis senti très rapidement à l'aise" , témoigne le jeune homme.

La collaboration a débuté par un stage de trois mois, au cours duquel Bertil recevait une indemnité journalière de la part de l'Office assurance-invalidité (AI). Puis un contrat a été signé entre le jeune homme et DSR, l'AI assurant encore six mois durant l'indemnisation du salaire, sous la forme "d'une allocation d'initiation au travail", le temps pour l'employeur de s'assurer de son choix. Depuis, Bertil est rémunéré par l'entreprise (à hauteur de 40%, même s'il travaille à 100%) et il reçoit en contrepartie des prestations de l'AI, sous la forme d'une rente. En entreprise, le salaire est établi en fonction du rendement.

Bertil admet être plus lent et se fatiguer assez rapidement. A Changins, il effectue des tâches bien précises, connues, qu'il maîtrise - le stress et les imprévus le déstabilisant quelque peu: " Parfois je donne tout ce que j'ai et l'après-midi je suis dans la lune."

Indépendance bienvenue

S'il admet que la cuisine n'est pas sa passion première, il apprécie l'indépendance financière qu'il a acquise grâce à ce travail. Depuis qu'il est à Changins, Bertil a pu passer son permis de moto et s'acheter un bolide. " Ce que j'aimerais, c'est de ne pas être à l'AI et de gagner quatre tickets!" , conclut-il.

Enfant, Bertil a rencontré des difficultés scolaires qui l'ont conduit à intégrer une classe de développement. A l'issue de sa scolarité, il a suivi une préformation dans un centre de formation professionnelle spécialisée, où il a effectué une multitude de stages dans des domaines très variés qui n'ont pas débouché sur une formation. C'est par l'entremise d'Afiro (association pour la formation initiale, la réadaptation et l'occupation) qu'il s'est formé en tant qu'aide de cuisine. Soutenu dans ses démarches par un conseiller de l'AI, le jeune homme a trouvé un premier emploi à Lausanne, chez un traiteur. Tout se passait bien jusqu'à ce que Bertil ressente trop de pression à ce poste. L'AI l'a aidé dans ses démarches pour approcher DSR.

Droit au travail maintenu

L'exemple de Bertil a été cité lors d'un "petit déjeuner contact" organisé par l'Office d'assurance-invalidité chez DSR, afin d'inciter les entreprises à collaborer avec l'AI. "L'assurance-invalidité est mal nommée, on aurait dû l'appeler assurance-réadaptation. En effet, le but premier de l'AI n'est pas d'attribuer un dédommagement financier à des personnes touchées dans leur santé mais de leur permettre de trouver ou de retrouver leur place sur le marché du travail" , affirme Dominique Dorthe, chargé de communication de l'office AI. D'où l'importance de la collaboration avec les entreprises, que soit en matière de formation, d'évaluation des compétences professionnelles d'un rentier AI, via un stage, ou encore d'aide au placement. "C'est important que les entreprises sachent que l'AI leur met à disposition toutes sortes de mesures pour faciliter la réadaptation: ergonomiques en aménageant les postes de travail ou en finançant les stages de 3 mois, l'aide au placement à l'essai ou l'allocation d'initiation au travail", explique Dominique Dorthe.

En 2013, l'AI a placé ou maintenu à leur poste ou dans l'entreprise 1600 personnes. L'office travaille régulièrement avec 3000 entreprises, un réseau qui gagnerait à être développé.


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