Hier, le prénom de l'artiste était erroné. Il s'agissait de Vincent Thomasset.
Chaque jour, "La Côte" publie un texte produit par les participants de l'atelier d'écriture du Far, en écho aux spectacles vus.
Un texte insensé, plein de contresens qui, en dépit du bon sens, cherche, au sens large, à éveiller les sens ainsi qu'à le retrouver. Le sens. Sens. S. E. N. S.
Vivre un festival de l'intérieur, ça ébranle. Expérience extraordinairement riche en rencontres et en découvertes, c'est aussi passer du futile au plus sérieux, du superficiel au plus profond. Aller-retour constant des cinq sens à l'esprit. S'assurer qu'il y a du papier toilettes en suffisance comme disserter sur l'art critique ou la poétique d'Aristote. Courir faire des photocopies, trouver une machine à café, comme se reconnecter à sa sensibilité intérieure. En un sens? En un tout plutôt! Omnius en latin, interviendrait Pierre Mifsud, qui étale et se joue du savoir encyclopédique tentaculaire chaque jour pendant 50 minutes dans sa "Conférence de choses". Des connaissances interconnectées, exponentielles, insensées, qui débordent la finitude de l'être humain et accentuent cette volonté de retrouver le sens de notre existence. Comme si les parties du tout avaient fait voler omnius en éclats. L'art contribue-t-il à donner du sens, ou - dans le contexte extrêmement non normatif actuel - à en perdre? Abondant dans le même sens, "Pouvoir du point" - ingénieuse présentation Powerpoint - contribue à ce débordement qui submerge une fois de plus ma capacité à retirer une signification de tout ça. Au sens large et jouant sur le principe de sérendipité - "cette capacité à faire des découvertes par accident" , le texte des "Protragronistes" ne cherche en aucun cas à faire sens et offre aux spectateurs un jeu désincarné où la voix ne sort plus du corps. Le Far à mi-parcours, c'est en avoir plein la vue, plein l'esprit, plein les sens. C'est autant de spectacles qui frappent par leur profondeur, leur beauté plastique, leur musicalité, leur futilité, leur non-sens, leur réflexion sur le monde ou sur l'organisation de la société humaine et sa capacité à construire ou à déconstruire un tout et ses parties. Beaucoup de questions qui nous ouvrent sur nous-mêmes et sur les autres. Les réponses à tout ça, on ne les aura pas à la fin du festival. Ça tombe sous le sens, me direz-vous. CLAUDINE MICHEL
Atelier d'écriture
Tous les jours, jusqu'au 17 août
De 11h à 13h et de 14h à 17h
Ouvert à tous. Participation à la carte.
Inscriptions: 022 365 15 50