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Ecologie et sens de la vie

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Le collectif Zooscope questionne les fondamentaux du recyclage.

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Costumes et décors ne vivent souvent que le temps d'un spectacle. Remisés dans un local, ils ne regagnent que très rarement les feux de la rampe. Mais peut-on recycler le personnage d'une pièce sous prétexte de ne pas vouloir jeter son costume? C'est la question que se sont posée la chorégraphe Katy Hernan et le comédien Adrien Rupp dans leur création intitulée "Recyclage et autres petites philosophies suspectes". Rencontre avec Katy Hernan à la veille de la première, prévue ce jeudi à l'Usine à gaz de Nyon.

Comment vous est venue l'idée de recycler des costumes?

Tout a commencé avec les costumes que nous avions créés pour "La cabane" dans le cadre du Festival de la Cité à Lausanne en 2013. En accord avec la Ville, nous avions passé plusieurs mois à la déchetterie pour collecter des matériaux. Face au nombre d'objets en bon état et les costumes de qualité que nous y avons trouvé, le recyclage s'est imposé! Et par la même occasion, pourquoi ne pas recycler également le poème de Reymundo ou les musiques de Cédric Simon et les faire exister dans le spectacle?

Sur scène, un panda (Franck Semelet), un pingouin (Adrien Rupp), du plancton (Viviane Pavillon) et une goutte d'eau (Vincent Fontannaz). Qu'est-ce qui les relie?

Ce sont des morceaux de vie, des passions qui nous ont incités à faire des choix dont nous vivons aujourd'hui les conséquences. Avant de parler d'écologie, nous voulions évoquer la transformation de la matière et notre positionnement face à elle. A partir du recyclage des objets, la réflexion nous a conduits à mieux comprendre les cycles qui rythment notre vie personnelle ainsi que notre parcours d'acteur. Le costume étant un bout de vie du personnage comme du comédien lui-même. Dans ce métathéâtre, les thématiques du lien et du doute sont aussi présentes. Pour résumer, au lieu de nous demander "Que faisons-nous sur terre?", la question qui nous a guidé est celle-ci: "Comment en sommes-nous arrivés à être ensemble ici et maintenant?".

Comment s'est organisé votre travail d'écriture?

Nous avons commencé par demander à des dramaturges spécialisés en écologie (Cléa Rupp) et en éthique (Jessica Hernan) de travailler sur certains thèmes. Nous avons ensuite interviewé des spécialistes en hydrologie ou en urbanisme mais aussi des personnes croisées dans la rue, comme les habitants de Nyon. Puis, nous avons improvisé à partir de ces données et petit à petit chacun a écrit son propre texte. Le "dramaturge parapluie" (Michael Mitchell), à l'image du panda qui permet de parler de toutes les espèces en voie de disparition, est venu enrichir la pièce avec ses compétences philosophiques, et faire vivre cet écosystème de réflexions et de concepts.

La pièce est légère, marquée par cet humour absurde, propre à votre collectif...

C'est notre manière de travailler. Comme des enfants, nous jouons, nous rigolons et nous ne nous censurons jamais. La seule différence est qu'à la magie et à la poésie de l'enfant, nous ajoutons nos outils professionnels et nos réflexions d'adulte. Les costumes sont très clownesques, à fort capital sympathie. En riant de l'absurde, le public s'ouvre et peut accueillir plus aisément des choses qui touchent, voire violentent l'individu quand il en prend conscience.


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