Certains des feux récemment installés au rond-point de la Morâche ont été retirés afin de fluidifier le trafic.
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Le feuilleton de la mobilité nyonnaise a connu un nouvel épisode mercredi soir du côté du rond-point de la Morâche, non loin de La Combe. Certains feux de signalisation de ce carrefour hautement stratégique ont été retirés à la nuit tombée. Ainsi, ceux qui se trouvaient à l'entrée du rond-point en bas de l'avenue Edouard-Rod et sous le pont de la Morâche ont disparu.
Prévisible: les réseaux sociaux n'ont pas tardé à s'enflammer, fustigeant le tâtonnement des autorités dans leur gestion de la mobilité en ville de Nyon. Pourtant Olivier Mayor, municipal en charge du dossier, parle plus volontiers d'un correctif, certes significatif, que d'une erreur: "Un chantier de cette ampleur demande inévitablement quelques ajustements, celui-ci était plus que nécessaire au vu des difficultés que nous avons observées dans ce secteur", se défend-il. Le syndic de Nyon, Daniel Rossellat, fait montre de plus de fermeté: "On ne peut se contenter de slalomer entre les excuses et les promesses. Lorsque l'on constate des effets secondaires indésirables, il faut les traiter."
De la simulation à la réalité du terrain
Il est vrai qu'aux heures de pointe, la zone était particulièrement sujette à l'engorgement depuis la mise en place des feux. Certains étaient d'ailleurs cachés par des sacs plastiques depuis la fin décembre afin de vérifier des hypothèses de travail et trouver des solutions.
"Les piétons, les cyclistes, les voitures et les bus transitent en nombre à cet endroit. A certaines heures, les automobilistes subissaient trop de contraintes, notamment dues aux nombreux nouveaux feux pour les passants" , ajoute Olivier Mayor.
Dorénavant, les bipèdes qui souhaitent bénéficier d'un passage sécurisé par un signal lumineux devront traverser au niveau de l'avenue Reverdil. Une concession obligatoire, selon le municipal, pour qui la gestion du trafic en milieu urbain évoque la théorie des vases communicants. "Ce que vous donnez à certains, vous l'enlevez à d'autres. Dans ce dossier, tout est affaire d'équilibre et de compromis. C'est notre travail", avance Olivier Mayor. Dans le même ordre d'idée, un marquage au sol au niveau de l'arrêt Nyon gare, sur l'avenue Edouard-Rod, compensera la disparition des feux qui assuraient, jusque-là, la priorité des bus.
Quant à savoir si le "noeud" de la Morâche aurait pu être anticipé, Olivier Mayor reste prudent: "Pour ce type de chantier, on procède par simulations et elles ne sont pas infaillibles. Il est clair que, dans ce cas précis, le flux du trafic a été sous-estimé. Rien ne remplace la réalité du terrain." Les correctifs sur le réseau se font quotidiennement et des "couacs" ont déjà été corrigés, comme au feu situé non loin du giratoire de la route de Saint-Cergue où les détecteurs des vélos et des voitures pour le déclenchement avaient été inversés, entraînant des attentes importantes. Des réglages fins touchent également les phasages des signaux qui gèrent la circulation des véhicules dans un carrefour. Un ensemble de mesures dont les coûts devraient être assumés par les différents prestataires.
"Je comprends les Nyonnais, lorsqu'un problème est évident, on est impatient de le voir réglé. Mais dans ce cas, on ne peut pas agir dans la précipitation" , explique Daniel Rossellat. Les autorités espèrent que la situation se normalisera d'ici au mois de juin.