Le groupe nyonnais publie son premier album. Rencontre.
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Du rock nourri des influences de chacun de ses membres. En une phrase, voilà résumée l'ambition du groupe nyonnais Alphastate dont le premier album, "A", est sorti au mois de février dernier. Un opus composé de 13 titres chantés en anglais et enregistrés à Fribourg, au studio de la Fonderie. Alphastate, en français, se traduit par l'"état alpha". Soit une oscillation électroencéphalographique qui caractérise un état de conscience apaisé, principalement lorsque l'on se détend, les yeux fermés.
" C'est un terme que je connaissais pour avoir pratiqué des exercices sophrologiques. Lorsque nous avons discuté de ce nom, certains membres du groupe y ont vu un état originel, un monde utopique parfait, et d'autres un état de dominance, être fort dans la société d'aujourd'hui ", explique Julian Tugwell, chanteur et parolier. Si le français est sa langue maternelle, il préfère pourtant écrire en anglais, sa langue paternelle. " Car celle-ci est plus facile à mettre en musique et est internationale ", justifie-t-il.
Un son façonné par l'amitié
Pour Alphastate, tout a commencé à Mies. C'est là que Julian Tugwell et son ami d'enfance Martin Luginbühl (guitare) commencent à jouer ensemble. En 2003, les deux amis alors étudiants au Gymnase de Nyon, rencontrent Fabrice Chollet (piano et chant). Dans le garage de ce dernier vont naître leurs premières compositions. L'envie de donner plus de corps à leur musique par l'ajout d'une basse et d'une batterie se fait peu à peu sentir. C'est ainsi qu'en 2010, Tiago Ventura et Nicolas Graber rejoignent le groupe qui s'établit alors dans un local de la zone industrielle de Gland.
Aux riffs du rock des années 70 du guitariste et aux influences hip-hop du pianiste sont ainsi venus s'ajouter les baguettes d'un jazzman, ancien DJ électro, et une basse oscillant entre funk et punk rock. " Les lignes de basse en mineur de Nicolas m'ont beaucoup inspiré. Ce son, plus tourmenté, m'a permis de donner vie à de nouvelles ambiances musicales qui font écho à ma personnalité ", souligne l'auteur.
Les textes de Julian Tugwell parlent de ses expériences de vie. Comme son voyage en Amérique du Sud où il s'est cru perdu dans un désert. Il est aussi beaucoup question d'interactions humaines dans notre société de pouvoir et quelles positions y prendre. Certains, plus mélancoliques, expriment des regrets ou un destin non choisi, tandis que d'autres invitent à se faire plaisir et à profiter de l'instant présent.
Ce premier disque a été enregistré au cours de deux semaines aussi intenses qu'enrichissantes. " C'est la première fois qu'on s'enregistrait et qu'on entendait vraiment ce qu'on faisait. Le son rebondit énormément dans notre local. Cette expérience nous a permis de prendre du recul et d'avoir une approche plus objective sur notre travail. Nous veillons tout particulièrement aux différences d'intensité entre les instruments et la voix sur nos nouvelles compositions ", détaille Julian Tugwell.
Larges influences
Le genre musical d'Alphastate est difficile à déterminer car les influences de chaque membre ratissent large. D'abord plutôt soft rock, la couleur du groupe s'est affinée, est devenue plus rythmée, et se rapproche aujourd'hui de l'indie rock. " La musique des groupes Cold War Kids, The National, Editors ou encore The Maccabees est peut-être celle qui rassemble le plus les influences différentes du groupe. C'est un rock qui va loin dans la recherche des sonorités, mais qui reste accessible comme. D'autres artistes mythiques comme Queen, Jeff Buckley ou encore Radiohead ont aussi laissé leurs empreintes. Je citerais peut-être comme référence-phare les Red Hot Chili Peppers qui ont su parfaitement mélanger, dans les années 1990, des éléments du rock et du funk ", analyse Nicolas Graber.
Après de récents concerts au Rivers Café d'Annecy, au Comptoir Suisse de Lausanne et à l'Usine à gaz de Nyon, le groupe a pour ambition de continuer à faire évoluer sa musique. Tout en prenant plaisir à jouer pour de nouveaux publics.