Deux très jeunes hommes comparaissent depuis lundi pour des vols.
Patricia Cornaz, présidente du Tribunal correctionnel de La Côte, à Nyon, a entendu lundi deux Albanais âgés aujourd'hui de 20 et 25 ans, auteurs présumés de onze cambriolages sur l'arc lémanique. Ils n'en reconnaissent que la moitié.
Les faits remontent de février à mai 2014. Ils ont perpétré leurs méfaits à Genève, puis à Prangins, Luins, Mies, Tolochenaz, et Morges. Le plus âgé des prévenus prétend, passeport à l'appui, qu'il n'était pas en Suisse avant avril 2014 et ne peut donc être l'auteur de ces vols avec effraction. Pour le procureur, tant le mode opératoire que l'équipe qui constituait cette bande - les autres auteurs ont été déférés séparément - tend à lui faire penser qu'il était bien présent en Suisse en février.
Profils ADN sur les lieux
A chaque fois, ce sont des habitations privées qui ont été prises pour cible. Par arrachage du cylindre, en forçant un cadre de porte ou en brisant une fenêtre, les malfrats - dont de l'ADN a été retrouvé sur place à plusieurs reprises -, s'introduisaient de nuit dans les villas et mettaient la main sur tout ce qui avait une quelconque valeur: ordinateurs, montres, bijoux, argent... A Prangins, ils sont repartis avec l'Audi A4 de leur victime. La voiture a été retrouvée plus d'un mois plus tard à Genève. Des contrôles téléphoniques effectués sur le raccordement d'un des membres de la bande attestent qu'il était bel et bien à Prangins la nuit du cambriolage.
" Je comprends bien que la justice comme la population en a marre de ces bandes de malfrats qui déferlent sur la Suisse et viennent se servir. Mais ces hommes ont quitté leur pays dans l'espoir d'une vie meilleure ici. Ils ont cru pouvoir trouver un travail honnête et gagner leur vie. Mais ils ont rapidement déchanté. Pour vivre, ils ont dû entrer dans l'illégalité ", a plaidé leur avocate. Ce à quoi la présidente a rétorqué: " A leur arrivée en Suisse, personne ne pouvait les aider. Et lorsqu'ils déposent une demande de libération, ils prétendent que leur famille peut les aider dès leur sortie de prison. C'est tout de même curieux " .
Pour le procureur Denis Mathey, l'affaire est entendue. " Je n'ai pas retenu le vol en bande et par métier parce que l'ensemble de leurs délits me permettrait de leur infliger jusqu'à cinq ans de prison ferme. Je n'irai pas jusque-là et requiers 22 mois de prison ferme contre le plus âgé des deux. Comme il a été détenu en prison de manière illicite durant 19 jours, il faudra déduire 10 jours à cette peine, moins la préventive déjà effectuée. Pour son complice, je demande 20 mois de prison, sous déduction de 10 jours pour détention illicite et de la préventive. Tous deux devront s'acquitter des frais de justice lorsqu'ils seront revenus à meilleure fortune" .
Jugement lundi.