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Sur les traces d'un crooner

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Avec "Jumping the shadows", deux réalisateurs nyonnais retracent la résurrection de Wayne Paul, ex-junkie et chanteur hors-pair.

aguenot@lacote.ch

Drogue, alcool, prison, paranoïa. Wayne Paul, figure de l'East End de Londres, a connu l'enfer avant de revenir à la lumière. En délaissant son image de caïd du quartier pour celle de "grand frère" et en s'adonnant à sa passion, la musique. Avec "Jumping the shadows", les réalisateurs nyonnais Steven Blatter et Lorenzo Valmontone retracent ce parcours de vie en dents de scie. Le quinquagénaire s'y livre à coeur ouvert tout comme ses proches et les habitants du quartier qui ont compté pour lui. Mais on y croise aussi des personnalités de la scène musicale romande, comme Christophe Calpini et Pierre Audétat, avec qui Wayne Paul a collaboré à plusieurs reprises (lire encadré).

 

Dans les quartiers chauds

 

" J'ai rencontré Wayne lorsqu'il travaillait avec le groupe Stade (ndlr: projet des deux musiciens sus-cités) , pour qui je faisais des projections vidéo. Je l'hébergeais régulièrement chez moi quand il était de passage dans la région ", raconte Lorenzo Valmontone. Quand à Steven Blatter, il a produit le premier clip du Londonien, en 2012. Un déclic. " Pour tourner ce clip, j'ai passé trois jours dans le quartier de Wayne. Une expérience incroyable. Je me suis dit qu'il fallait absolument faire un film sur ce personnage. " Lorenzo Valmontone n'en pensait pas moins. Rejoint par le journaliste Olivier Horner et soutenu par un mécène, le tandem se jette à l'eau en 2013 .

Le tournage a eu lieu au mois de novembre, dans le quartier de Roman Road. C'est là que Wayne Paul a grandi et qu'il réside encore aujourd'hui. Deux semaines durant, les cinéastes ont arpenté cette rue de la capitale britannique en quête de témoignages et de traces de son passé. Une rue "chaude" où les caméras ne sont pas forcément les bienvenues. " Il fallait être prudent ", se souvient Lorenzo Valmontone, " on sentait parfois des regards. Mais nous étions en permanence accompagnés par Wayne, qui est très respecté. Et les gens étaient touchés que nous tournions un film sur l'un des leurs. Du coup, ils s'ouvraient assez facilement. "

 

De Londres à Nyon

 

En toile de fond du documentaire, il y a la musique, indisso ciable du personnage. A intervalles réguliers, en voix off, on l'entend entonner des airs a cappella. Mais ce n'est qu'à la fin du documentaire que cet aspect de son existence apparaît véritablement à l'image. Car " pour comprendre d'où vient la voix de Wayne Paul, il faut d'abord retracer son parcours ", explique Lorenzo Valmontone.

On y voit le chanteur enregistrer dans un studio londonien mais aussi se préparer dans les coulisses de l'Usine à gaz, juste avant un concert donné en 2013, ou encore dans celles du festival Vernier-sur-rock, où il s'est produit la même année. " Il ne s'arrêtera jamais de faire de la musique, même s'il se concentre aujourd'hui sur des actions sociales qu'il mène dans son quartier ", poursuit le réalisateur.

A l'occasion de Visions du réel, Wayne Paul remontera sur scène. Il présentera ce soir, à la salle communale, une version acoustique de son répertoire accompagné d'un guitariste. Une belle manière de faire écho à la première de "Jumping the shadows", qui aura lieu cet après-midi à l'Usine à gaz. Une séance qui sera probablement émouvante pour le crooner. Puisque, comme l'explique Steven Blatter, " il n'a pas encore vu le film, il le découvrira donc en même temps que le public ".


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