Milagros Gomez Bleich ne décolère pas. Professeur de français, latin et grec depuis quatre ans à l'établissement secondaire Nyon Roche Combe, elle a appris, début août, par un courrier laconique de la Direction générale de l'enseignement obligatoire (DGEO), qu'elle ne donnerait plus de cours à la rentrée. Une annonce à laquelle elle ne s'attendait pas. "En juin, j'avais reçu mes nouveaux horaires, j'avais déjà préparé ma classe" , explique-t-elle, émue. Elle devait assumer la responsabilité d'une classe d'accueil d'enfants étrangers et leur apprendre le français de manière à ce qu'ils puissent suivre une scolarité normale. Un enseignement pour lequel elle est expérimentée puisqu'elle avait participé durant l'année scolaire 2011-2012 au démarrage d'une classe similaire à Aubonne.
Validation compliquée
Cette habitante de Le Vaud n'est pas seule dans ce cas puisqu'une vingtaine de personnes dans le canton, qui comme elle sont titulaires de contrats à durée déterminée successifs, est dans le même cas. Pourquoi la DGEO ne leur a pas renouvelé sa confiance? Ils ne sont pas au bénéfice d'un titre d'enseignement reconnu. Milagros Gomez Bleich ne cache pas qu'elle avait été informée, en cours d'année, de la nécessité de faire valider ses diplômes espagnols obtenus à l'université de Madrid dans les années quatre-vingt. "J'avais demandé des horaires plus allégés pour justement m'occuper de ce dossier" , assure-t-elle. Une validation qu'elle qualifie de montagne difficile à franchir avec notamment la nécessité de trouver un traducteur assermenté, reconnu par le canton de Vaud, et qui veuille bien accepter de s'occuper de ce travail très technique. "C'est une décision qui a aussi pénalisé la direction qui a dû trouver un remplaçant à la dernière minute" , souligne l'enseignante qui a le soutien d'anciens collègues dans ses démarches.
Inscrite au chômage, Milagros Gomez Bleich juge que le courrier du canton, à quelques jours de la rentrée, est pour le moins inélégant. Du côté de la DGEO, Gaëtan Dubail, directeur général adjoint des ressources humaines, répond qu'en aucun cas les demandes d'engagement ne sont des promesses d'embauche, le formulaire a d'ailleurs été changé dernièrement pour éviter toute confusion. Ce service, qui a eu 1522 dossiers à traiter, les reçoit en fin d'année scolaire, d'où le laps de temps réduit pour indiquer à une personne qu'elle n'est pas réembauchée. Il n'est pas fait mystère, non plus, qu'il y a beaucoup plus d'étudiants dans le canton qui décrochent des diplômes d'enseignants que par le passé. MARIE-CHRISTINE FERT