Les autorités, à la faveur de travaux dans l'administration, ont retrouvé un coffre-fort.
JOCELYNE LAURENT
jlaurent@lacote.ch
Ils ont réalisé un vieux rêve d'enfant en participant à une chasse au trésor improvisée et en découvrant un joli butin grâce à leur astuce. Le cadre: l'administration communale, sise dans le Prieuré, en pleins travaux de réfection - lesquels ont mis au jour un coffre-fort emmuré, dissimulé durant des années par un panneau de bois, peint dans le même ton que le mur. Les acteurs: le syndic François Roch, la secrétaire municipale et Yann Chappuis, employé communal. L'énigme: comment ouvrir ce fameux coffre-fort, à la porte massive en fonte, et surtout avec quelle clé?
Un vrai travail d'équipe a permis de lever le voile sur cette énigme: le syndic, se souvenant d'une énorme clé, dont les autorités ignoraient la provenance, a eu l'intuition qu'elle pouvait appartenir au coffre-fort. Tandis que François Roch était au bout du fil, appelant à l'aide son père, ancien syndic - en vain, il ne connaissait pas l'existence du précieux meuble - l'employé communal s'affairait sur le mécanisme compliqué du coffre-fort. "Il nous fallu au moins trois heures pour l'ouvrir!" , se souvient la secrétaire municipale Isabelle Reymond Aubert.
Mais, malin et manuel, Yann Chappuis est venu à bout de l'énigme, déjouant, après de multiples essais, le mécanisme très compliqué du coffre. Car un tel objet précieux ne s'ouvre pas seulement avec l'aide d'une clé. Encore faut-il savoir quel levier actionner - quatre en tout - pour dévoiler la serrure, dissimulée sous un cache en acier, puis ouvrir le coffre. "On s'attendait à trouver des lingots d'or. On était déjà prêts à baisser les impôts des Perrolans, mais la réalité nous a vite rattrapés" , sourit le syndic. Leur butin: deux médailles en argent commémorant la Première Guerre mondiale, une autre, probablement en or, souvenir d'une fête agricole à Berne remontant à 1925 et plusieurs pièces de monnaie - dont les plus anciennes, des Napoléons, datent du XIX e siècle.
Exposition à venir
Le tout était posé sur des petits casiers en bois qui servaient vraisemblablement aux élus de l'après Première Guerre mondiale à classer leurs documents par dicastère. On lit, tracé à la main: "Titres acquittés commune", "Créances commune et créances aux pauvres" ou encore "Abonnements pour l'eau, lumière et assurance". Ni Charles Muller, le prédécesseur de François Roch, ni son père, ni encore Henri Porchet qui lui a succédé, de 1978 à 1985, ne connaissaient l'existence de ce coffre. Impossible de le dater avec certitude en l'absence de traces écrites. D'autant que le Prieuré, qui date de 1160, a connu de multiples transformations au cours du temps. "On voit clairement qu'il a été taillé dans la pierre du mur porteur" , explique François Roch. Seule certitude: la commune a acquis le Prieuré le 11 avril 1914 "pour 107 500 francs, soit cinq fois la recette des impôts de l'année", mentionne l'ouvrage consacré à Perroy (aux Editions Cabédita).
Les multiples trésors de Perroy auront bientôt un écrin à leur hauteur. "Nous possédons de très riches archives, explique François Roch. Nous avons l'intention d'organiser une exposition, probablement en 2016, pour les mettre en lumière."