Le duo zurichois vient de sortir un premier album très abouti.
Wolfman
Concert à La Parenthèse
Vendredi 24 janvier, 22h
www.bar-laparenthese.ch
info@lacote.ch
Critiques élogieuses, concerts en pagaille et repérage par Couleur 3: sorti fin 2013, "Unified", premier album du duo zurichois Wolfman, a fait l'effet d'une petite bombe dans le paysage musical helvétique. Une réussite qui ne doit rien au hasard ou à une mode éphémère, Wolfman fait simplement de la belle musique. Faisant montre d'une remarquable maturité lorsqu'il s'agit de triturer la matière musicale contemporaine, Katerina Stoykova et Angelo Repetto ont signé avec cet "Unified" un véritable coup de maître. Entretien avec la chanteuse, Katerina Stoykova.
Afin de mieux comprendre comment s'est construite votre musique, pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec Angelo et, par extension, de ce qui vous a donné envie de travailler ensemble?
Il s'agit d'une heureuse coïncidence. Il y a environ deux ans de cela, nous avons emménagé dans le même immeuble et au même étage. Nous avons rapidement sympathisé. On a passé beaucoup d'heures à parler musique et un jour Angelo m'a demandé si je voulais essayer de chanter.
Et vos univers musicaux respectifs ont immédiatement collé?
De nous deux, le vrai musicien d'expérience c'est Angelo. Il joue de la guitare depuis l'âge de 16 ans, il a évolué dans quelques groupes, notamment Signori Misteriosi, et il possède de vraies compétences en terme de production. De mon côté, je pense toujours avoir eu une oreille musicale ainsi qu'une voix pas dénuée de qualités. Mais, quand il s'agit de musique ou d'art en général, la synergie ne s'explique pas toujours.
L'univers de Wolfman est déjà si riche et maîtrisé que l'on a du mal à intégrer le fait qu'il s'agit d'un premier disque. Comment expliquez-vous ce petit miracle?
Il n'y a pas de recette. On a simplement trouvé notre façon de faire de la musique ensemble. On a une approche expérimentale et parfois un peu naïve du travail d'écriture. C'est peut-être ce qui provoque cette sensation de profusion. On ne se refuse rien quand il s'agit de composer, c'est important pour nous, on veut rester dans cet état d'esprit.
Vous semblez également avoir trouvé un équilibre plutôt rare entre musique organique et électronique, s'agit-il d'une vraie volonté de votre part ou est-ce venu naturellement?
Je ne pense pas que cela soit conscient ou calculé. On aime tous les deux la musique électronique, certes, mais Angelo est aussi un guitariste expérimenté qui charrie une multitude d'influences. On est de toute façon perméable aux impulsions créatrices, peu importe leur provenance. "Unified" a été intégralement enregistré chez nous et nous avons utilisé tous ce qui nous tombait sous la main pour produire du son. Cela explique peut-être aussi le côté organique de nos arrangements. Une cuillère en bois fait une excellente baguette de batterie, par exemple (rire) .
Il n'est jamais facile pour un artiste suisse de franchir le fameux "Röstigraben". Vous êtes pourtant en passe de réussir cette gageure...
Vous savez, je suis d'origine bulgare, j'ai grandi en France, j'ai habité aux Etats-Unis et en Suisse et Angelo est en partie Italien. Ce concept de "Röstigraben" nous dépasse un peu. La Suisse n'est déjà pas un grand pays, vouloir la segmenter davantage m'apparaît contre-productif. C'est peut-être ça, la tactique: ne pas faire grand cas de cette problématique, c'est lui retirer une partie de sa force.