Résidant depuis 1927 dans la région nyonnaise, ce Lausannois d'origine a fêté jeudi, à la maison, ses 100 ans.
"Allô? Ah Salut Christian. Merci beaucoup! Comment va ta femme?" . Nouveau coup de fil chez André Perrette. Né le 21 août 1914 à Lausanne - "six mois plus tôt que prévu" - celui qui est deux fois arrière-grand-père vit depuis 1927 à Nyon. Jeudi, entouré par ses proches et deux représentants des autorités communales, il a célébré comme il se doit son centenaire. "31 ans à la commune de Nyon et 35 ans à la retraite... Si tout le monde faisait comme moi, la ville ferait faillite!", dit-il, provoquant les rires de l'assemblée.
Comme électricien et contrôleur, l'homme travaillera jusqu'en 1979 pour "sa" ville, qu'il apprécie tant. Il n'y a qu'à voir les nombreux tableaux accrochés au mur et représentant Nyon pour s'en convaincre. Il a le sourire généreux et les blagues faciles. Ses yeux s'humidifient pourtant lorsqu'il évoque sa femme, avec laquelle il a pu fêter 70 ans de mariage avant qu'elle ne le quitte, il y a deux ans. Encore un coup de fil et, cette fois, il a de la peine à entendre: "Quand il y a du monde, ça devient difficile" . " A part l'ouïe et les jambes, il se porte bien et sa mémoire est excellente. Il se souvient de tous les numéros de tête" , confie son fils.
André Perrette confirme ces propos en sortant de sa boîte à souvenirs des dates et événements précis. Mais aussi des noms, comme son ami "Xavier de Gaulle, le frère du Général, que ma cousine, qui travaillait à l'ONU, m'avait présenté et qui venait manger tous les mois à la maison".
Celui que ses proches surnomment "Titi" profite du passage d'un train pour évoquer l'électrification des CFF qu'il a vécue et finit par révéler le secret de sa longévité: "Le blanc, ça conserve, mais aussi le beurre et le miel" . Une nouvelle bouteille lui est offerte: "Je ne sais pas si j'arriverai à tout boire" , lâche-t-il, amusé . SBO