Un convoi agricole s'est partiellement renversé vendredi provoquant une pollution.
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Les chiens ne sont momentanément pas les bienvenus dans l'eau du Léman, dans la partie sud, sur la rampe qui permet l'immersion des embarcations de l'école de voile de Terre Sainte.
A dire vrai, c'est pour la protection des canidés qu'un panneau leur interdisant l'accès au lac a été disposé. Car sous la surface se diluent gentiment depuis vendredi dernier quelque 2000 litres de produits insecticides agricoles.
Le 20 mars peu avant 18 heures, un convoi agricole composé d'un tracteur et d'un pulvérisateur à large envergure s'est renversé. Selon des témoins, l'engin a franchi le giratoire à vive allure en direction de Nyon. A la sortie du rond-point, l'attelage a basculé et est venu buter contre un panneau indicateur. Sous le choc, le bouchon du réservoir des produits chimiques a sauté et environ 2000 des 2800 litres qu'il contenait se sont échappés. "Et cela s'est passé au pire endroit, à savoir exactement au-dessus d'une grille collectant les eaux claires pour les conduire directement au lac" , relate Pierre-Yves Corthésy, commandant des pompiers du SDIS Nyon/Dôle, mobilisé avec deux camions sur place pour sécuriser le transfert des quelque 800 litres de liquide restant dans le réservoir.
Récupération impossible
Le produit est connu du garde-pêche et du chimiste cantonal avisés sur-le-champ. Il s'agit d'un insecticide qui est rapidement parvenu dans le Léman. Plus lourde que l'eau, cette substance était visible sous les pontons proches de la grue du port de Crans. Et les quelques écrevisses qui s'étaient installées dans ce secteur ont vite péri.
Pourquoi donc ne pas avoir tenté de récupérer ce produit polluant localisable. "Il ne s'agit pas d'un hydrocarbure qui aurait flotté en surface , précise le chef des pompiers de la région nyonnaise. En profondeur, si on pompe, on extrait surtout de l'eau. Il n'y avait rien à entreprendre" , justifie-t-il sans minimiser les conséquences possibles de cet incident sur la faune aquatique.
Sur les conseils du chimiste cantonal, l'accès à ce secteur aquatique a néanmoins été barré par des rubans. Le temps de dilution de cette substance - déjà mélangée à de l'eau dans la bossette - est estimé à quatre jours. Les restrictions faites aux chiens ou aux nageurs courageux devraient donc être levées aujourd'hui. Pour voir des écrevisses coloniser à nouveau cet endroit, on risque de devoir attendre plus longtemps...