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Des viennent-ensuite épuisés

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Quatre des six partis politiques qui siègent au Conseil n'en ont plus!

m-c.fert@lacote.ch

Depuis le début de la législature en juillet 2011, le bureau du Conseil communal a enregistré 39 assermentations suite à des démissions et à un décès. Exceptés le Parti indépendant nyonnais (PIN) et le Parti libéral radical (PLR), les quatre autres formations ont épuisé leur réservoir de viennent-ensuite (lire encadré). Du coup, comme le leur permet la loi, ils peuvent procéder à des cooptations. Les personnes choisies doivent ensuite être élues par le bureau du Conseil communal. Puis, cette élection est affichée durant trois jours au pilier public et si elle ne fait l'objet d'aucun recours, l'assermentation est possible. Alors que quatre personnes ainsi cooptées sont déjà reparties, ils sont 15 à siéger actuellement au sein de l'assemblée délibérante grâce à cette disposition. Conséquence: 15% des membres du législatif ne sont pas des représentants du peuple!

Chez les Vert'libéraux, qui déposaient pour la première fois une liste en 2011, les élus doivent se démultiplier. "Entre les séances du conseil, celles des commissions, il y a de plus en plus de travail. Dans un groupe comme le nôtre, avec peu d'élus, il n'est pas rare d'avoir deux à trois séances par semaine, et pour beaucoup de gens, ce n'est juste pas possible" , constate Patrick Buchs. Le chef de ce groupe se rappelle que lorsqu'il a commencé à siéger au sein du législatif en 2006, il y avait beaucoup moins de projets en cours. "C'est toute la question de la milice" , ajoute-t-il. Pour cet engagement, les conseillers communaux perçoivent une indemnité de 20 francs par séance du Conseil et de 60 francs lors d'une commission, somme, calcule Patrick Buchs, peu élevée au regard de l'investissement humain.

Du côté de l'UDC, on positive, le manque de viennent-ensuite n'est pas considéré comme un handicap, mais plutôt comme la possibilité de rencontres constructives. "Des personnes qui n'étaient pas prêtes en 2011 ou qui n'avaient pas de disponibilité à l'époque nous rejoignent maintenant ", se félicite Sacha Soldini. Et d'ajouter que jusqu'à présent les cooptations ont permis d'accueillir des militants impliqués et dont les interventions sont, dit-il, de qualité.

 

Augmentation importante du nombre de préavis

 

Autre cas de figure, le Parti socialiste qui n'est pourtant pas une petite écurie et qui se retrouve une fois de plus dépourvu de viennent-ensuite avant la fin d'une législature. "Nous savions bien que nous n'aurions pas 50 élus, c'est pour cela que nous avions présenté une liste avec 33 noms", observe Grégory Durand, un chef de groupe qui est entré en 2006 au sein de l'assemblée délibérante... par cooptation. Lui met sur le compte du travail conséquent demandé aux conseillers communaux ce turn-over important. Et de rappeler le bilan présenté fin 2014 par le syndic Rossellat qui expliquait que depuis juillet 2011, la Municipalité avait déposé 196 préavis et rapports alors que pour la même période de la précédente législature, elle en avait rédigé 152.

Un avis que ne partage pas le Vert Pierre Wahlen. Dans les rangs des écologistes, ce n'est pas la surcharge de travail qui est à l'origine de l'épuisement des viennent-ensuite, mais les déménagements. "Chacun peut aménager son engagement. En revanche, nous accueillons beaucoup de jeunes qui sont plus mobiles que leurs aînés" , détaille-t-il.

Deux autres formations politiques n'ont donc pas été dépourvues quand des démissions sont apparues. Le PIN n'en a connu que deux depuis 2011, signe selon son responsable Robert Jenefsky, d'une bonne entente. "Chez nous, il n'y a pas de conflit de personnes. Chacun peut s'exprimer comme il l'entend et voter ce qu'il veut" , affirme-t-il. Quant à afficher une liste de 33 noms lors de l'élection de 2011, avec à l'arrivée plus de viennent-ensuite que d'élus, il l'explique par la nécessité de présenter la diversité du parti. Une argumentation que partage Roxane Faraut Linarès. Pour la chef de file du PLR "plus vous avez de candidats, plus vous avez de profils" . Et d'assurer que son parti a comptabilisé peu de démissions car l'importance du groupe permet une meilleure répartition des tâches. "La Municipalité a présenté depuis 2011 autant de préavis que celle de Lausanne, cela nécessite un engagement important" , relève-t-elle.

D'ici la fin de l'été (1) , de nouvelles démissions devraient être enregistrées. Mais pour d'autres raisons. Un pilier du conseil le certifie: dans cette dernière ligne droite, des élus qui savent qu'ils ne se représenteront pas ne finissent pas leur mandat. Ils laissent leur place à des nouveaux venus pour qu'ils puissent se déclarer aux prochaines élections avec le label "conseiller communal sortant"... même s'ils n'ont siégé que six mois! Ah, les subtilités de la politique... (1) Au-delà d'un certain délai, les démissionnaires ne sont plus remplacés.


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