Le général Henri Guisan, commandant en chef de l'armée suisse pendant la Seconde Guerre mondiale, tient une place importante dans l'histoire du pays.
Du commencement de l'avenue Paderewski en direction du lac, après le pont de la Morges, jusqu'à la sortie ouest du terrain de camping, la promenade Général Guisan permet une balade qui fait la part belle aux loisirs et à la culture.
Mais qui est cet homme qui a tant marqué le pays au temps de Seconde Guerre mondiale? Né le 21 octobre 1874 à Mézières, Henri Guisan obtient son baccalauréat en 1893 après avoir fréquenté le collège classique cantonal et le gymnase à Lausanne. Le jeune homme se tâte quelques années, explorant une carrière dans la théologie, dans la médecine et dans le droit. Il voue toutefois un intérêt certain pour l'agronomie, qu'il étudie en Allemagne et à Lyon.
Nouvellement promu, c'est à vingt-deux ans qu'il se procure le domaine agricole de Bellevue, à Chesalles-sur-Oron. A Bière, il suit son école de recrue d'artillerie hippomobile. Applaudi lieutenant en 1894, il atteint successivement tous les grades militaires pour devenir commandant de corps à l'aube de ses soixante ans. Marié à Mary Doelker, deux enfants sont nés de leur union, Henri en 1899, et Myriam née en 1900.
Le 30 août 1939, il est révélé comme Général de l'armée suisse par l'Assemblée fédérale, soit deux jours avant la proclamation officielle de l'état de guerre. Commandant en chef de l'armée suisse est une responsabilité qu'il assumera durant la totalité de la Seconde Guerre mondiale. Maître de la situation en période troublée, il a également su créer un esprit nouveau entre le peuple et l'armée.
Des hommages partout
Le pays n'étant pas à l'abri d'une attaque, le Général Guisan est également l'initiateur du concept du "réduit national", planifié dans les années trente et visant à replier l'armée dans l'arc alpin suisse en cas d'invasion allemande. A cheval sur les principes, ce véritable épicurien savait manier ses hommes d'une main de fer mais son naturel simple faisait de lui une personnalité très appréciée.
Le 25 juillet 1940, il soutint au Grütli un rapport d'armée qui eut un grand impact. Redonnant confiance et courage au peuple, Henri Guisan était aussi très estimé et salué en Suisse alémanique. Il se révéla également être un excellent orateur dans la langue d'outre Sarine.
Deux semaines avant la proclamation de fin de guerre, le général Guisan quitte ses implications militaires et entre dans la vie civile afin de s'établir au domaine de Verte-Rive, à Pully.
Le 7 avril 1960, l'acteur incontournable de l'histoire suisse s'éteint à l'âge de huitante-six ans. Ses funérailles rassemblèrent près de trois cent mille personnes à Lausanne et furent retransmises sur le petit écran. Certaines familles auraient même loué des postes de télévision pour l'occasion.
Trois jours après sa mort, un extrait du procès-verbal de la Municipalité de Morges (11 avril 1960) nous apprend que la rue qui longe la Morges sera rebaptisée en son honneur. La Municipalité désirait se souvenir de celui qui, pendant ses inspections avant et pendant la guerre ou lors de manifestations morgiennes, a eu fréquemment l'occasion de sillonner le parc des sports.
Aujourd'hui, celui qui a dirigé l'armée et incarné la résistance helvétique reste le symbole de toute une génération. En fier clin d'oeil à notre histoire, un bateau à deux ponts nommé Général-Guisan, appartenant à la flotte de la CGN, navigue quotidiennement près de nos côtes depuis 1964. Une avenue à Rolle porte aussi son nom et de nombreuses autres villes de Suisse (Lausanne, Pully, Fribourg, Genève, Vevey, Interlaken, Zurich, Bâle, Zoug et bien d'autres) lui ont rendu hommage en nommant une artère, une rue ou un quai à son nom. SZU